Histoire du Consulat et de l'Empire by Jacques-Olivier Boudon

Histoire du Consulat et de l'Empire by Jacques-Olivier Boudon

Auteur:Jacques-Olivier Boudon [Boudon, Jacques-Olivier]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Histoire
ISBN: 9782262020057
Éditeur: Perrin
Publié: 2011-11-27T16:04:25+00:00


LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)

parfaite contradiction avec les règles de l'ordre. Le buste, revêtu des insignes maçonniques, est placé sur une colonne aux cris de « Vive Napoléon, vive le libérateur de la France, vive le protecteur de la maçonnerie ! ». Signe encore plus frappant de ce culte impérial organisé par la maçonnerie, nombre de loges ont adopté un nom qui fait directement référence à l'Empereur : « Napoléon », « Napoléon le Grand », « Saint Napoléon », et même « Napoléomagne ». Si l'Empereur ne décourage pas ces formes d'adhésion à sa personne, il n'en est pas directement responsable. Les maçons ont d'euxmêmes contribué à sa glorification, certes pour s'assurer la protection du régime, mais surtout parce que l'Empire répond finalement aux attentes de la francmaçonnerie. Il n'a pas remis en cause les principes de 1789, tout en rétablissant l'ordre et l'autorité dans le pays. C'est pourquoi les maçons soutiennent le régime impérial. Le succès des diverses obédiences maçonniques manifeste donc l'adhésion d'une fraction non négligeable de la société urbaine à l'Empire.

La francmaçonnerie a même servi à son extension puisque l'essor des loges a suivi les armées françaises, contribuant à associer en un même lieu officiers français et notables étrangers. La liberté laissée à la maçonnerie a de ce point de vue été une des grandes réussites du pouvoir napoléonien, même si les maçons ont ensuite eu tendance à gommer ce lien serré entre leur organisation et le régime bonapartiste.

4. LE CONTRÔLE DE LA VIE CULTURELLE

Les associations sont surveillées par le pouvoir impérial qui les regarde comme des foyers potentiels d'opposition. Mais il les laisse toutefois vivre tant que leurs activités apparentes s'éloignent des questions politiques. Le joug pesant sur la vie politique devait de ce fait encourager le développement de la vie culturelle. Celle-ci se caractérise notamment par l'essor des sociétés savantes. Abolies par un décret de la Convention en 1793, les sociétés savantes avaient réapparu au temps du Directoire, mais le Consulat et l'Empire prolongent leur développement puisque l'on en compte près d'une centaine en France en 1810 contre cinquante seulement en 1799. La moitié des départements ont leur société où des érudits et notables locaux viennent s'entretenir de littérature, sciences, art, médecine ou agriculture. Parmi ces sociétés, les académies sont les plus prestigieuses, car elles ont souvent un passé ancien et imposent des règles de sélection très strictes, sur le modèle de l'Institut de France, ce qui favorise leur caractère élitiste. Elles ont du reste la préférence du régime qui, sans entraver le développement des sociétés savantes, cherche à les faire servir à sa politique en faveur de l'essor culturel et scientifique du pays. Certaines, comme l'académie de 252



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